Ce papier ayant pour thématique « la justice » circule sur internet, nous avons décidé de vous le diffuser ci-dessous.
Le titre saisissant (des peines de prison prononcées par le tribunal de Montargis) parle de lui-même.
Identifié sous la signature «d’anonymat
», l’auteur est positivement connu pour d’autres encarts qu’il a publiés sur internet.
La date d’édition est 2023-07-05 14:17:00.
Après les émeutes de la semaine dernière dans le Montargois
, suite à la mort de Nahel, à Nanterre, tué par un tir d’un policier, les premières comparutions immédiates ont eu lieu ce mercredi devant la justice. Cinq jeunes âgés de 18 à 23 ans, quatre garçons, une fille ont été jugés par le tribunal judiciaire de Montargis pour des événements remontant à la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet. Ils étaient poursuivis pour avoir caillassé une voiture de policiers et pour avoir saccagé, pillé le bar-tabac Le Mandorais à Villemandeur. De lourdes peines, de six mois à un an et demi de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience ont été requises par le procureur mais le tribunal s’est montré plus clément.
La toute nouvelle présidente du tribunal judiciaire, Elsa David, fraîchement nommée, pour conduire les débats, le procureur de la République, Jean-Cédric Gaux, en personne, pour porter la voix des sanctions, c’est l’image de la justice qui passe que la juridiction montargoise a voulu afficher ce 5 juillet. En témoigne les réquisitions du représentant du Ministère public. « Il y a une attente forte de nos concitoyens, on ne peut pas s’extraire du contexte, il ne s’agit pas de faire un exemple mais d’être juste et ferme » déclare le procureur de la République qui réclame pour les cinq prévenus des peines de prison lourdes mais surtout des mandats de dépôt à l’audience.
Le contexte en question
Ces réquisitions ont de quoi faire sursauter l’avocate des cinq jeunes incarcérés depuis leur interpellation. « Ils ne vont pas payer pour les autres, pour ce qui s’est passé la veille à Montargis, faut arrêter avec le contexte » s’insurge Me Morgane Maury avant d’ajouter, « ils étaient dans le coin certes mais il n’y a pas d’éléments pour dire que c’est eux ». Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, appelés par le gérant du Mandorais, les policiers affirment dans le cadre de l’enquête, avoir interpellé que des personnes qui sortaient du bar-tabac. Une dizaine de mineurs sont également arrêtés à ce moment là.
20.000 euros de dégâts
Interrogés tour à tour par le tribunal, les cinq présumés émeutiers, presque tous sans emploi ou mal insérés, disent n’avoir rien à voir avec ces violences. La jeune fille a filmé son petit frère, avec un brise-glace à la main, s’attaquer au bar-tabac et elle a publié la vidéo sur les réseaux sociaux mais « j’étais là pour le protéger » dit-elle. Un autre est présent sur les lieux par « curiosité malsaine« , un autre encore a juste « ramassé des paquets de cigarettes par terre« . Le tribunal ne manque pas de souligner toutefois que certains de ces jeunes à la barre ont cette nuit là des masques anti-Covid et capuches sur la tête. A la barre, le gérant du Mandorais a estimé à 20.000 euros son préjudice.
Un seul mandat de dépôt
Au final rien pour saluer la mémoire de Nahel, rien sur les violences policières, rien sur le mal-être des quartiers n’a été évoqué par les prévenus. A aucun moment durant l’audience, le prénom de l’adolescent, tué à Nanterre d’une balle par un policier, n’a été prononcé. Les peines prononcées par le tribunal sont moins sévères que celles demandées par le procureur. Des travaux d’intérêt général (140 heures) ont été infligés à la jeune fille, des peines de prison ferme de six mois à trois prévenus mais aménageables avec bracelet électronique, et un seul mandat de dépôt a été retenu avec 18 mois de prison ferme pour le 5ème prévenu qui était en récidive légale. Ils ont été également condamnés à indemniser le gérant du bar-tabac.
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