Cet éditorial ayant pour thématique « la justice » a été relevé sur internet, nous avons projeté de vous le divulguer ci-après.
Le titre (le procès de la star du rap d’Atlanta Young Thug, ses textes utilisés contre lui par le tribunal) en dit long.
Annoncé sous le nom «d’anonymat
», le pigiste est reconnu comme quelqu’un de sérieux.
Vous pouvez prendre connaissance de ces informations en toute tranquillité.
L’encart a été divulgué à une date mentionnée 2023-01-09 13:28:00.
Texte source :
Young Thug, originaire d’Atlanta, et ses coaccusés, ont été inculpés au printemps par un grand jury de l’État de Géorgie pour leur appartenance présumée à une branche du gang des « Bloods » identifiée comme « Young Slime Life », ou YSL. Des initiales qui correspondent à celles de son label fondé en 2016, Young Stoner Life Records.
Les quatorze protagonistes sont jugés pour association de malfaiteurs en vue d’extorsions de fonds. À l’appui de cette accusation : des faits présumés de meurtres, trafic de drogue, vols de voiture avec violence… Young Thug, lui, est jugé pour association de malfaiteurs et participation aux activités criminelles d’un gang de rue.
Déflagration
Son arrestation en mai a été un choc pour l’influente scène hip-hop d’Atlanta, dont le rappeur de 31 ans, qui a collaboré avec les plus grands noms du genre, est une figure. Jeffery Williams, son vrai nom, a grandi dans les quartiers pauvres d’Atlanta. Comme 2 Chainz, il avait tapé dans l’œil de Gucci Mane, qui l’a signé en 2013. Ses single « Stoner » et « Danny Glover » lui ont ensuite apporté la célébrité.
L’affaire est emblématique parce que les procureurs ont utilisé comme preuves des paroles de certaines chansons de Young Thug, celles d’un autre rappeur, Gunna — qui a plaidé coupable —, ainsi que les vers d’une chanson posthume de Juice Wrld, mort en 2019 d’une overdose.
« Si vous décidez d’admettre un crime sur un + beat + (un rythme de rap), je vais m’en servir », avait assuré la procureure, Fani Willis, lors de l’instruction. Ce n’est pas la première fois que des vers de hip-hop atterrissent dans une salle d’audience. La défense, qui insiste sur le fait qu’YSL n’est rien d’autre qu’un label artistique, a cité comme témoin un spécialiste du sujet, le professeur à l’université de Richmond, Erik Nielson.
Dans son livre « Rap on trial : Race, Lyrics, and Guilt in America » (non traduit) sorti en 2019, ce dernier indique que les tribunaux utilisent fréquemment cette méthode controversée : sortir des morceaux de textes artistiques de leur contexte pour appuyer des poursuites criminelles et condamner des rappeurs ou artistes en herbe, le plus souvent afro-américains.
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